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Actualité Publié le 15 janvier 2016

Expo : Sublime – Les Tremblements du Monde

L’exposition explore la complexité et la fascination ambivalente qu’exerce sur nous la tourmente des éléments.

Cette « passion mêlée de terreur et de surprise», décrite par le philosophe Edmund Burke en 1757 et cristallisée dans le mot de « Sublime », exprime le mélange d’attraction et de répulsion que l’on éprouve face aux manifestations déchaînées de la nature et la sensation de sidération et solitude face à son immensité. Ainsi, l’océan démonté par la tempête, les éruptions volcaniques, les montagnes escarpées et les vallées sombres deviennent au XVIIIème siècle les stéréotypes de ce sublime de puissance et de terreur, largement dans la littérature et la peinture romantique.

Sur près de 1 100 m2, l’exposition du Centre Pompidou-Metz,

interroge le renouveau de cette notion de sublime dans un contexte contemporain, et ses filiations avec le XVIIIème
siècle, en rassemblant une centaine d’artistes du monde entier, de Léonard de Vinci à aujourd’hui .
Elle s’attachera à montrer la persistance de notre fascination pour la « nature trop loin », selon l’expression de Victor Hugo, et la continuité d’une iconographie du Sublime. Elle
montrera toutefois, la mutation profonde de notre relation à la nature. Tandis que la période Romantique privilégie une correspondance entre les égarements de la nature et les
tourments de l’âme, la période contemporaine, à l’heure des désastres écologiques, se caractérise par l’émergence d’une conscience environnementale, et l’éveil d’une vigilance.
Les catastrophes naturelles récentes, amplifiées par leur impact sur des sites industriels (tsunamis, cyclones, séismes) ont aiguisé une conscience d’un équilibre fragile, d’une
maîtrise toute relative de l’homme sur son environnement et de son impact sur le milieu.

Elles ont attisé le sentiment d’une urgence paralysante, excédant la seule délectation esthétique.


Dans le prolongement de cette réflexion, l’exposition abordera également l’évolution de la notion de catastrophe : à l’image du déluge et du déchainement des éléments se substitue aujourd’hui une conception de la catastrophe invisible et insidieuse. Ainsi, l’exposition ouvrira sur une géographie du terrible et de la peur en montrant des pièces jouant sur l’ambigüité de paysages contemplatifs ou idéalisés, aux stigmates invisibles comme le caractère paisible des paysages de Fukushima au lendemain de l’accident nucléaire.
L’exposition évoquera également l’apparition depuis les années 1960-1970 d’une relation renouvelée à la nature passant par le ré-enchantement, une aspiration à une fusion avec
les éléments d’une part et à l’éveil d’une conscience écologique d’autre part s’exprimant tant sur le terrain poétique, imaginaire que politique. Elle s’appuiera notamment sur la
génération des artistes de l’Earth art et du Land art qui interagirent directement avec les éléments réalisant des interventions ou performances in situ.
Des contrepoints historiques, scientifiques et cinématographiques (revues, fonds d’archives, documents de sociétés de géographie, ou de vulcanologues) viendront compléter le parcours, pour esquisser une généalogie non linéaire du Sublime.
 

Centre Pompidou-Metz – galerie 1

Centre Pompidou-Metz
1, parvis des Droits-de-l’Homme
57020 Metz
METTIS A et B, station Centre Pompidou Metz
LIGNE 5, Arrêt Centre Pompidou-Metz