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En photo Publié le 23 juillet 2015

Gueule d’Ange – Numéro 23 – Léo Caillard

Léo Caillard est pressé par le temps. Ils pose toutes les questions et donne les réponses dans un souffle.

Raconte les étoiles, la musique et la photo dans l’urgence d’une histoire à suivre, aux multiples épisodes. « Rien n’est définitif, le talent ne suffit pas. Il faut toujours être en mouvement, montrer ses images encore et encore, accepter les échecs pour toujours repartir et nourrir sa passion. Le moteur, c’est la passion. Si vous ne faites pas les images que vous avez en tête aujourd’hui, d’autres les feront. » Le temps l’interroge et donne un sens à sa création. Il a 26 ans, mais le temps lui manque, le bouscule dans sa photographie. 

 
LEO CAILLARD

Photographe émergent !


 

Les bonnes étoiles de Léo Caillard



Les premiers mots de Léo Caillard, pour présenter son cheminement vers la photographie, sont pour les étoiles. Celles qu’il a observées dans sa prime jeunesse, puis photographiées à l’adolescence. « Au-delà de l’attirance naturelle de l’immensité du ciel étoilé, c’est la notion du temps dans la migration de la lumière et son explication scientifique qui m’attiraient. L’interrogation sur le temps et la perception de la réalité qui en découlent »

Télescope, manuels d’astrophysique, il passe l’essentiel de ses loisirs dans l’observation.  Sa soif de comprendre le mène vers un bac scientifique qu’il décroche avec mention bien pour finalement abandonner le chemin tout tracé des hautes études.  « Je me suis aperçu que finalement ce qui m’intéressait dans les étoiles c’était la poésie. Que sans l’imaginaire, l’attrait scientifique était insuffisant pour motiver de longues études. Je me suis alors dirigé vers l’image et des études  audiovisuelles à l’IIIS. »  Sa pratique de la photographie est trop récente et ludique pour qu’il puisse imaginer en faire un métier. C’est trop tôt. Il veut des études sérieuses qui lui permettent de maîtriser la lumière (la lumière, une obsession…) et plutôt dans le cinéma car c’est là qu’on a le plus besoin de bons techniciens. Après trois années d’études de  l’image en mouvement, il se rend compte que c’est l’image fixe qui le passionne. Celle qui arrête le temps, se joue de la réalité. 

« Je n’arrêtais pas de photographier. Tous les thèmes d’étude passaient par la photo, je ne me déplaçais jamais sans mon appareil. J’ai donc décidé de faire une école de photographie pour maîtriser la technique photographique, principalement au niveau du traitement et de la retouche. » Il est reçu au concours des Gobelins et passe deux années d’apprentissage assidu, maîtrisant la prise de vue mais aussi et surtout la retouche et le montage.  Diplômé en 2008, Il décide de se rendre à New York où il assiste un ami photographe, puis rapidement de nombreux autres photographes dans le domaine de la publicité. Il y reste dix-huit mois et en revient avec une expérience professionnelle et une recherche personnelle qui prend sens.

« Aux Gobelins je faisais beaucoup de portraits, du reportage, du paysage, sans trouver de sens à mon travail.  A  New York  une direction s’est ouverte, présente en moi depuis longtemps, et rendue évidente grâce aux possibilités et à la maîtrise du photomontage. Jouer avec le réel, sa représentation, ses faux-semblants. » Sa première série, War Game, qui mêle véhicules de guerre et buildings, est exposée à la Betty Dare Gallery de Chicago  et publiée dans le magazine d’art numérique contemporain Amusement, tout comme le seront la série suivante  Art Game. Cette dernière crée le buzz sur le net. Des centaines de blogs renvoient aux images de Léo Caillard. L’environnement Apple plaqué sur les œuvres du Louvre fait mouche.  « Confronter l’esthétique du musée du Louvre avec le design digital des produits Apple était pour moi un moyen de questionner le spectateur autour de son rapport à l’image. » 

 

A l’affiche de la nouvelle photographie



Si le  nouveau roman est né d’une perception différente de la réalité, très influencée par la culture de l’image,  la nouvelle photographie se développe auprès de jeunes photographes nés avec le numérique, dont le regard est influencé par le flux des images publicitaires, retouchées, montées, truquées, se jouant de la réalité. Léo Caillard est de ceux-là. Les séries qui l’ont fait connaître sont issues du photomontage, de sa culture et de son savoir faire publicitaires. Si dans ses recherches personnelles il renoue de plus en plus avec la photographie traditionnelle, où tout se fait à la prise de vue, dans le cadre, il ne peut oublier ses origines. Son esthétique est influencée  par la post-production, son regard est celui d’une nouvelle photographie. Preuve en est cette dernière série de paysages pour laquelle il a opté pour le panoramique et l’ultra définition avec la possibilité pour chacun de voyager où il veut dans l’image. 


 

Négatif Plus , un esprit d’équipe

 

« Je confie mes tirages de fichiers à Négatif Plus depuis mes toutes premières expériences de la photo numérique. Ce sont généralement des grands formats, minimum 60 x 90, jusqu’à 3m de long, tout récemment pour un acheteur d’art habitant à New York.  Au début mon choix du laboratoire de la rue Lafayette était motivé par la proximité et  des prix imbattables, maintenant c’est aussi pour l’esprit d’équipe et la qualité qui supporte largement la comparaison avec les grands laboratoires professionnels.»



 

2011, l’année de la reconnaissance 



Lauréat du concours « Expo » 2011 organisé par Négatif Plus, Léo Caillard expose depuis le début de l’été ses photographies en grand format sur les cimaises du 108. Il partage les 10 m linéaires d’exposition du département art graphique du laboratoire avec  Elodie Daguin, lauréate ex æquo. « Ce concours est ouvert aux photographes amateurs et professionnels, ainsi qu’aux collectifs, et ce sont mes images qui ont séduit le jury.  Je me dis que j’ai beaucoup de chance, que c’est mon année ! » 

C’est en effet son année, sa série Art Game a été retenue pour le prix Arcimboldo et il a été sélectionné pour participer au concours Zoom du salon de la photo, qui chaque année prime un jeune photographe « émergent ».  11 autres jeunes photographes, chacun adoubé par le rédacteur en chef d’un magazine photo, concourent. A l’heure où sont écrites ces lignes nous ne connaissons pas le nom du lauréat, mais d’avoir été soutenu par Didier de Fays, rédacteur en chef de Photographie.com, est déjà un beau signe de reconnaissance.




Nils Sidsel


Remerciements : Raphael federici http://www.raphaelfederici.com

                                  Antoine Mairot  http://www.antoinemairot.com

                                  Aurore Batisse http://www.ivisual.com/aurorebatisse/



http://www.leocaillard.com/
 
 
 
Numéro : 23 Spécial Léo Caillard
Octobre – Novembre – Décembre 2011


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