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Tirage photo Publié le 9 novembre 2022

Les papiers Fine Art

En quelques années, les papiers Fine Art se sont imposés comme une référence incontournable des tirages professionnels en jet d’encre. Large gamut, résistance dans le temps, bonne main, surfaces matiérées… il faut reconnaître qu’ils offrent tout ce qui se fait de mieux dans la papeterie moderne. Mais à quoi correspond exactement l’appellation Fine Art ?

 

Papiers FIne Art

Le ‘Fine Art’

Force est de reconnaître que les contours de cette appellation sont particulièrement flous – ceci étant dû au fait qu’il n’existe pas encore de définition industrielle ou technique normalisée. Il est donc facile d’évoquer ce label pour valoriser n’importe quel papier !

Il y a cependant une définition d’usage : en premier lieu, la feuille doit être composée de fibres naturelles, la plupart du temps en coton ou alpha-cellulose. Certains produits bien particuliers peuvent aussi être élaborés à partir d’autres essences végétales, comme le murier ou le riz ; mais, dans tous les cas, ces matériaux, associés à un traitement sans chlore, garantissent une bonne tenue dans le temps et font de ces papiers de vrais supports d’archivage.

Ensuite, la qualité d’impression, garantie par la couche de surface (ou couche de réception), doit être parfaite. Il faut donc que cette couche offre une micro-porosité spécialement adaptée aux encres pigmentaires.
 

Papier au microscope
Couche d’enduction au microscope électronique
in Connaître et conserver les Impressions numériques dans les Collections photographiques patrimoniales, Françoise Ploye, CNAP, DR


Le papier, comment c’est fait  ?

Car voilà, tous les papiers dédiés à l’impression, et ce quel que soit le procédé (du traceur à l’offset), sont aujourd’hui constitués de deux couches : la feuille elle-même, composée de matière ligneuse, et le surfaçage, permettant à la fois la blancheur et une bonne réception des encres.

La matière de la feuille (la couche principale) permet déjà quelques éclaircissements : l’appellation ‘Rag’, par exemple, concerne les papiers dont la feuille est faite uniquement de coton. De nombreux Fine Art sont ainsi dénommés ; les autres ont une feuille généralement composée d’Alpha-Cellulose – la forme la plus blanche et la plus stable de ce composé, obtenue en mélangeant une pâte à papier végétale à une solution d’hydroxyde de sodium. Pour l’anecdote, la fibre du coton est naturellement composée d’alpha-cellulose – tout se recoupe !

Quant à la couche d’enduction, elle peut être constituée de nombreux éléments – rarement communiqués par les fabricants qui conservent jalousement leurs recettes. Citons en vrac : la silice, l’amidon, l’alumine, le dioxyde de titane, le carbonate de calcium (la craie), etc. Ces composés minéraux ont permis, avec les traitements de la pâte à l’oxygène, de remplacer le ‘traditionnel’ blanchiment au chlore.

En complément à ces composés, et pour permettre de rendre le blanc plus éclatant encore, on peut ajouter des ‘azurants optiques’ : sous ce nom poétique se cachent des agents fluorescents qui renvoient les UV sous forme de rayonnement bleu, donnant à l’oeil l’impression d’une teinte plus froide. Certains de ces corps sont acides ce qui, bien que l’on n’en ait pas encore d’expérience pratique, peut éventuellement faire légèrement jaunir le papier… Ceci dit les quantités utilisées sont infimes !

Enfin la porosité de cette couche est étudiée pour éviter la diffusion des encres dans la couche inférieure (d’où le fait que l’impression ne bave pas) et pour bien retenir les pigments des encres ultrachromes, plus gros que dans les autres encres.

 

Le Rag, le Baryta et… le Rag Baryta

L’appellation Rag n’a donc plus de secrets pour vous : c’est un papier à base de fibres de coton. Mais c’est aussi le nom d’un papier Hahnemühle, à la couche de surface très matte, rappelant le papier à dessin (il est par ailleurs parfait pour les impressions graphiques). L’avantage de ce papier : une couche d’enduction à la porosité très ouverte, qui permet de retravailler vos photos à l’encre ou à la peinture, comme un papier d’art classique. L’inconvénient : si vous frottez les zones imprimées, cela bouche les pores et laisse un lustre sur votre papier…
A noter qu’il en existe une version ‘Ultra White’, contenant des azurants optiques.

Pour ce qui est de l’appellation ‘Baryta’, elle fait clairement référence au légendaire Baryté argentique : le grammage et l’aspect de surface s’en rapprochent au plus près. Mais il n’y a pas que cela : une couche intermédiaire blanche est intercalée entre les deux couches traditionnelles, et la couche de réception présente une surface micro-tubulaire qui accueille encore mieux les pigments. Bref, c’est le must du Fine Art !
La marque Hahnemühle en propose deux versions : le Fine Art Baryta, sur feuille d’alpha-cellulose, contenant un peu d’azurants optiques, et un Rag Baryta, sur base… coton, et sans azurants optiques – d’où le ton crème de ce papier.

Voici donc quelques éléments pour mieux comprendre l’univers des papiers jet d’encre. Mais rien ne vaut, pour vous faire une idée de la variété qu’ils offrent, de la qualité des impressions que l’on peut en tirer et, bien sûr, de leurs matières, de manipuler un nuancier : le facteur principal pour faire votre choix restera toujours votre subjectivité !

 

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