Tirage photo Publié le 26 janvier 2017
Mon livre photo : sur presse numérique ou papier argentique ?
Particuliers ou professionnels, pour la présentation d'un travail ou un album de famille, tout le monde aujourd'hui a déjà eu en mains un livre dit en 'microtirage', c'est à dire tiré à peu d'exemplaires et en 'flux continu' (directement de l'ordinateur à l'imprimante). Nous vous proposons d'en découvrir ici les deux principales options : l'impression sur presse numérique et l'impression sur papier photo argentique.
Un nouveau marché
S'il est possible aujourd'hui de produire de tels livres, c'est parce que les industriels de l'imprimerie et de l'impression se sont conjointement intéressés à un large marché potentiel, celui des petits tirages. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'ils ont eu du flair : en 2012, déjà 80 % des livres édités étaient tirés à moins de 5000 exemplaires, répondant en cela à une nouvelle donne de ce marché très particulier (des titres plus nombreux mais moins vendus, une augmentation des ventes directes, moins de stockage, etc.).
Ces industriels ont donc cherché (et trouvé !) de nouvelles techniques, plus souples, pour baisser les coûts de production des petits volumes. Ils ont ainsi répondu à la transformation de l'industrie du livre et ouvert un nouveau marché : celui des publications individuelles. En effet quel meilleur support qu'un livre, pour un particulier, pour remplacer les albums familiaux classiques ? Ou pour présenter un travail, une maquette ? Support prestigieux et pratique, le livre est un média parfait, adapté à toutes les situations. A tel point que de 2005 à 2011 (toujours aux USA), ce secteur a connu une croissance de… 110 %. De quoi laisser rêveur.
Mais quelles sont donc ces nouvelles techniques ? Il en existe deux : la première, mise au point par les grands industriels de l'impression (Xerox et IBM initialement, Heidelberg/Ricoh et HP aujourd'hui), est la presse numérique. La seconde, pensée par des industriels de la photo à destination de leur public, familial avant tout, est le livre sur papier photo, notamment défendu par Fuji.
Les presses numériques
Comment fonctionnent-elles ? Eh bien c'est un mélange de l'imprimerie traditionnelle, en offset, et des imprimantes ou copieurs laser. Comme pour l'offset, le contenu de la page est décomposé en 4 couleurs (quadrichromie), puis imprimé selon un procédé électrophotographique – celui d'une imprimante laser classique. De fait, on retrouve sur ce genre d'impression la trame que l'on connait bien en quadri, et les encres sont cuites pour être solidement fixées sur le papier comme dans un copieur classique.
Une fois imprimées, les feuilles sont assemblées pour donner l'ouvrage final : cette étape est appelée 'façonnage'. Dos carré-collé, reliure cartonnée, pelliculage des couvertures, jaquettes, tout le pannel de finitions des livres classiques peut être décliné. C'est donc au fabricant de calibrer ses formats pour ne pas multiplier les options et les réglages en atelier, seules limites pour obtenir un flux de production rentable…
Même à cette étape, les innovations techniques ont gentiment chamboulé le paysage. Par exemple, un nouveau type de colle ultra-résistante (la colle PUR) permet aujourd'hui de faire des blocs de feuilles sans auparavant coudre les cahiers entre eux, comme on le faisait autrefois. Gain de temps, gain d'argent, cela permet aussi – surtout ! – de faire des livres dont le nombre de pages ne doit plus être un multiple de 4 ou de 8 !
Enfin, les papetiers proposent aujourd'hui une large gamme de papiers à même de recevoir ce genre d'impression. Nous avons pour notre part fait le choix de Tom & Otto Silk, un couché semi-mat de 170 g. Outre sa bonne main et un satiné très velouté au toucher, il est particulièrement respectueux des couleurs.
Les papiers argentiques
Là, on oublie la grande histoire de l'imprimerie pour retrouver celle de la photographie : chaque page est directement tirée sur du papier photosensible, comme pour un tirage photo classique, et on assemble ensuite ces pages en les collant les unes au dos des autres. Plus de trame, des couleurs éclatantes, une meilleure tenue dans le temps… Ce procédé a de sérieux avantages !
Il s'éloigne par contre un petit peu des bouquins classiques : ses pages cartonnées sont très épaisses, et le papier, lustré ou brillant, évoque plus le papier photo que le velouté d'un satiné de livre d'art. Sur ce dernier point, pas de surprise puisque, comme nous le disions, ce sont les papiers Crystal Archive de Fuji qui sont utilisés : on reste dans le monde de la photo !
La reliure se distingue aussi : comme les feuilles sont collées dos à dos, le livre s'ouvre complètement à plat, permettant ainsi de composer de parfaits panoramiques. Le papier de couverture est traditionellement le même que les pages intérieures, mais il est cependant pelliculé : nous avons fait le choix d'un pelliculage dit Soft Touch, très mat, velouté, et résistant aux rayures comme aux traces de doigts. Depuis peu, il est même possible de faire des couvertures cartonnées : un argument supplémentaire au profit de cette gamme de prestige…
Pour résumer…
Il faut avant tout garder en tête que ce genre de publications n'ont un intérêt que pour de petits tirages. Si vous envisagez plusieurs centaines d'exemplaires, le mieux est (encore) d'aller voir un imprimeur spécialisé !
Si par contre vous avez besoin de quelques exemplaires seulement, c'est la solution parfaite…
Livres en presse numérique :
Les plus : le façonnage qui est celui d'un vrai livre, le coût plus modeste.
Les moins : la trame parfois apparente sur les images en petit format ou les aplats de couleur.
Idéal pour les présentations de travaux, les catalogues, les albums de voyage, etc.
Livres sur papier photo :
Les plus : le rendu éclatant des images, la reliure à plat.
Les moins : l'épaisseur des pages et l'aspect de surface des feuilles, qui s'éloignent du papier traditionnel ; attention aussi aux traces de doigts sur les noirs avec le papier brillant.
Parfait pour les albums de mariage, les albums cadeaux, etc.