En photo Publié le 25 septembre 2022
Polaroids et Cinéma…
Wim Wenders présente à Londres une large sélection de ses vieux polaroids : une parfaite occasion pour faire un retour sur les relations étroites que la photo instantanée a entretenues avec le cinéma – et, en particulier, avec les cinéastes – avant l’arrivée du numérique. Outil de travail, de recherche, support mnémotechnique, de Tarkovsky à Star Wars, les archives des années 70-80 regorgent de pépites que l’on découvre enfin…
Wim Wenders
The Photographers Gallery présente à Londres, jusqu’au 11 Février, les polaroids de Wim Wenders. Du milieu des seventies au début des années 80, juste avant qu’il n’entame son magistral Paris Texas, le cinéaste nous invite à découvrir un autre type de travail : si l’on sent poindre une esthétique américaine propre à certains de ses films de l’époque, c’est avant tout un Wenders photographe que l’on découvre. Paysages, portraits, scènes de vie, le regard de l’artiste construit en parallèle de ses premiers longs-métrages un univers pleinement autonome.
Ses polaroids ont été publiés dans le bien nommé livre Wim Wenders: Polaroids.
Plus d’infos sur The Photographers Gallery et aussi sur Flashbak.
Andrei Tarkovski
Il y a un an, et toujours à Londres, Bonhams mettait en vente 257 clichés pris par Tarkovski lors des repérages et du tournage de Nostalghia, entre 79 et 84. Préparant son exil italien, loin de sa famille, le réalisateur a ainsi, par le biais de ces polaroids, conservé un lien avec ses proches. Scènes intimes et nébuleuses, d’une simplicité apparente dissimulant mal une exigence formelle aux aguets, ces images poursuivent étonnamment, et toujours en profondeur, l’œuvre immense de cet artiste.
Le livre Lumière Instantannée regroupe ces images et un bel article est à découvrir sur Gwarlingo.
Blade Runner – Sean Young
Sean Young est, dans la vraie vie, le vrai nom de la Rachel de Blade Runner. L’actrice a récemment dévoilé toute une collection de polas pris durant le tournage de ce film-culte qui illustre, à sa façon, la portée visionnaire du film : Sean Young avait déjà inventé, il y a trente ans, le selfie.
Et on le découvre sur la Boite Verte.
Gus Van Sant
Keanu Reeves à l’époque du meilleur rôle de sa vie dans My Own Private Idaho (accessoirement aussi le meilleur film de votre vie), Matt Damon déjà imberbe avant Will Hunting, Ben Affleck avant Batman et beaucoup d’autres. Gus Van Sant avait dévoilé lors de son exposition à la Cinémathèque une étonnante collection de polaroids : jeunes acteurs en devenir, croisés pour une audition ou lors d’une errance dans les rues de Portland, ces visages devenus incontournables nous ramènent à la nostalgie des commencements, là où tout était possible, sous l’œil d’un réalisateur visionnaire qui invente encore des avenirs.
A découvrir sur le site de Vogue…
Star Wars
Star Wars est Star Wars, toujours partout même quand on parle de polaroids : les clichés pris par les scripts de la série (ces précieux gens de l’ombre qui s’assurent que tout reste identique de plan en plan) nous replongent dans le tournage du premier opus. Personne sur ces images ne savait encore qu’ils seraient rachetés par Disney, un jour ; cela explique peut-être l’ambiance bonne enfant que l’on devine sur le plateau.
Sur Beehuge.
Christine Catonné
Scripte pour de nombreux grands noms du cinéma – Andrzej Zulawski, Krzysztof Kieslowski, etc. – Christine Catonné nourrit un blog passionnant et tenu d’une belle plume. Son amour du polaroid transparait de post en post, tantôt au service d’un tournage (comme ci-dessus), tantôt pour saisir des instants ou des mains fragiles. Les anecdotes et les rencontres s’égrènent de pages en pages, toujours racontées à la première personne, c’est à dire avec une sensibilité particulière et riche.