Tirage photo Publié le 18 octobre 2022
Quel papier choisir pour ses tirages photos classiques ?
Loin d’être détrôné par les procédés pigmentaires, plus chers et plus longs, le tirage sur papier argentique a encore de beaux jours devant lui : pour toutes vos photos souvenirs, les tirages d’un format inférieur à 30×45 ou des tirages de lecture, c’est le procédé idéal. Sans compter que plusieurs types de papier sont disponibles, comme le brillant, le lustré ou maintenant le ’Velvet’. Voici un petit tour de ces dénominations pour comprendre ce qu’elles cachent…
De gauche à droite : tirages sur papiers brillant, lustré et velvet.
Le tirage argentique : qu’est-ce que c’est ?
Commençons par le commencement : le tirage argentique c’est un papier rendu photosensible par un badigeon de sels d’argent, impressionné par la lumière et ensuite développé, fixé et rincé dans des bains chimiques. C’est la technique classique de la photographie telle qu’elle a été inventée par les pionniers de ce media et perfectionnée tout au long du siècle dernier.
Aujourd’hui, sur les machines modernes telles la Frontier de Fujifilm (ci-contre), véritable petit laboratoire à elle toute seule, les principes n’ont pas changés. La grande innovation est que le papier est impressionné non plus par une lumière diffuse mais par trois lasers (un rouge, un vert et un bleu), qui permettent le rendu de toutes les couleurs : il est ainsi possible d’imprimer les photos à partir d’un fichier numérique.
L’alimentation en papier est faite avec des feuilles de tailles prédéfinies couvrant tous le formats classiques de la photo, aussi bien en 2/3 qu’en 4/3, jusqu’au 30 x 45 cm.
Papiers brillant, lustré ou velvet : lequel choisir ?
Tous ces papiers sont dis ‘RC’, Resin Coated : la feuille elle-même est composée de cellulose, recouverte sur ses deux faces d’un film polyéthylène (le resin de Resin Coated). La face qui reçoit les corps chimiques sensibles à la lumière est recouverte d’une couche d’apprêt capable de retenir ces derniers.
Ainsi conçus, ces papiers résistent bien à l’eau et supportent le traitement chimique nécessaire au développement de vos images. La gamme Crystal Archive de Fuji, qui est celle que nous allons explorer plus bas, garantissent une bonne stabilité dans le temps qui peut aller jusqu’à 50 ans.
Plusieurs types de surfaçage existent, qui donnent des rendus très différents : voici les plus connus…
Papier Brillant | Papier Lustré | Papier Velvet |
Le Brillant
200 g au m2, filigrane fuji au dos, tous formats
Le grand classique du tirage photo, au rendu dynamique et contrasté. Il garantit des noirs profonds et une bonne neutralité des tons. Attention cependant aux traces de doigts, et à éviter si vous voulez encadrer votre image : la brillance du support créera un effet de miroir dans les zones sombres !
Le Lustré
210 g au m2, filigrane fuji au dos, tous formats
Proche du brillant, il densifie très légèrement les images mais permet un tout petit peu plus de contrastes dans les zones sombres. A noter aussi une très légère tendance au magenta, le plus souvent imperceptible mais qui peut jouer sur les tons chairs.
Le Velvet
210 g au m2, à partir du 20 x 20 cm, pas de filigrane au dos
Force est de constater que l’aspect de surface de ce papier évoque… le velours, et que son appellation n’est pas seulement un truc marketing ! Son touché très doux rappelle les papiers Rag, dont il partage (comme tous les papiers très mats) la tendance à aplatir les contrastes : il ne convient donc pas à toutes les images mais, bien utilisé, il permet de très beaux effets. A noter aussi que le rendu des tons est très neutre, ce qui en fait un papier intéressant pour le noir et blanc.
Traité contre les traces de doigts, il craint cependant les rayures et se lustre facilement : à manipuler en douceur, donc.
Les conseils de nos tireurs : bien choisir et préparer ses images pour le Velvet
Que ce soit en couleurs ou en noir et blanc, le critère principal pour avoir de beaux tirages sur ce papier est de choisir des images bien dynamiques et contrastées. Des couleurs saturées, des noirs et blancs francs, c’est ce qui sortira le mieux !
Pour compenser la perte des détails dans les tons foncés, n’hésitez pas à remonter un peu vos zones sombres. Et, si vous travaillez en noir et blanc, désaturez au maximum votre image : cela évitera des virages trop visibles au tirage.
Ces quelques astuces vous permettront de profiter au maximum des potentialités de ce papier…