Tirage photo Publié le 4 octobre 2022
Le contrecollage sur support rigide : toutes les étapes
Après leur sortie sur les traceurs, nous suivons les photographies de Bastien jusque dans l’atelier des colleurs : c’est là qu’elles seront posées sur des supports rigides comme l’aluminium ou le dibond. En plus de rallonger l’espérance de vie des tirages, le contrecollage leur permet d’être montés sur un chassis ou dans une caisse américaine afin d’être présentés de façon sobre et élégante.
Le collage sur Dibond
Dans cet exemple nous allons voir comment les tirages sont collés sur une feuille de dibond de 2 mm d’épaisseur, mais de nombreux autres supports, comme l’aluminium ou le carton mousse, peuvent aussi être employés.
Tout d’abord le tirage est mis à plat, la face imprimée, protégée d’une feuille de cristal, tournée vers la table. L’opérateur passe sur le verso un rouleau antistatique afin de supprimer les poussières ; cette opération, en apparence bénine, est en fait capitale : la moindre particule résiduelle pourrait faire un ‘picot’ une fois le tirage collé, et il serait alors impossible de le récupérer ! Pour la même raison, la plaque elle-même est soufflée à l’aide d’un pistolet à air ionisé.
Chacune de ces plaques est préencollée avec une colle neutre, spécialement conçue pour la conservation des tirages.
Mis à part la mousse et le PVC, qui sont coupés dans nos ateliers, les plaques sont directement commandées au format final au fabricant : les réassorts sont quotidiens et le laboratoire travaille en flux tendu avec son fournisseur.
Le tirage est ensuite positionné sur son support. L’opérateur aligne le bas du tirage et celui de la plaque, puis il les centre afin d’avoir la même débord de chaque côté (image de gauche). L’image doit légèrement dépasser le support, sans quoi il serait impossible d’avoir un rendu final propre : quelques millimètres tournants seront coupés une fois le collage finalisé.
Une fois mise en place, la photographie est stabilisée par des poids et un centimètre de la face adhésivée de la plaque est dénudé : le tirage est ainsi maintenu en place et peut être passé sous rouleau sans risquer de dévier.
Pas d’inquiétude : les poids que l’on voit ici sont montés sur des patins de feutre, ils n’abiment pas les tirages !
Le support et le tirage sont entrainés simultanément sous le rouleau. L’opérateur ôte progressivement la protection sur la face encollée, évitant jusqu’au dernier moment le dépôt fortuit de poussières, et il tient le tirage bien tendu afin d’éviter l’apparition de bulles ou de déchirures. Pour les grandes photographies, la présence d’un deuxième manipulateur est nécessaire.
Il est possible de jouer sur la pression, qui correspond en fait à l’espace entre la table et le rouleau, et la vitesse de ce dernier : en fonction des formats, des supports et des papiers, ces paramètres sont ajustés au mieux.
Une fois le collage finalisé, on passe aux finitions : l’excédent de papier est coupé avec soin, en suivant les contours de la plaque, et le tirage est soit emballé soit préparé pour recevoir un châssis.
La Pose d’un Châssis rentrant
Le châssis a une double fonction : il rigidifie les plaques contrecollées et permet de décoller ces dernières du mur sur lequel elles sont accrochées. Quelques centimètres suffisent en effet à créer une ombre portée qui valorise discrètement les tirages…
On trace au dos de la plaque les repères pour bien centrer le châssis, dit ‘rentrant’ car en retrait des bords du tirage. Il existe des châssis ‘affleurants’ qui, eux, suivent exactement le bord de la plaque et en masquent la tranche.
Les chassis sont, eux aussi, livrés montés au bond format par le fournisseur (ici Nielsen). Leur face inférieure est préencollée avec un adhésif particulièrement résistant.
Le tirage est ensuite emballé sous papier bulle, une feuille de cristal protégeant toujours la face imprimée.
La Pose d’une Caisse Américaine
Dans le cas d’une finition en caisse américaine, le châssis posé est plus proche du bord qu’un châssis rentrant classique. La caisse est directement vissée sur ce châssis, après avoir été minutieusement calée.
L’ensemble est emballé comme précédemment et des renforts de mousse sont ajoutés sur les côtés pour protéger le bois de la caisse.