AccueilTirage photoTirages photo : argentique vs. jet d’encre
Retour

Tirage photo Publié le 29 septembre 2022

Tirages photo : argentique vs. jet d’encre

L’argentique et le jet d’encre sont aujourd’hui les deux techniques incontournables du tirage photo. Chacune a ses spécificités, ses avantages et ses inconvénients : petit tour d’horizon pour bien faire son choix !
 

Tirage argentique ou jet d'encre ?

 

Tirages pigmentaires et argento-numérique

 

Laserlab de PolielettronicaL’argento-numérique permet de faire des tirages sur papier photo traditionnel (imprégné de sels photosensibles) à partir d’un fichier numérique : le papier est impressionné par un jeu de trois lasers, rouge, vert et bleu, avant d’être développé dans les bains de chimie habituelle (révélateur, fixateur et rinçage).
Toutes ces étapes sont compactées dans une seule machine, qu’on appelle dorénavant ‘minilab’ ; les plus connues sont la Frontier de Fujifilm (pour les tirages allant jusqu’au 30×45) ou, pour les moyens et grands formats, les Laserlab de Polieletronica (ci-contre) et Lambda de Durst. La chimie, les papiers et, donc, les conditions de conservation de ces tirages ont une longue histoire derrière eux, et sont maintenant bien connus.

De l’autre côté, le tirage jet d’encre : c’est une méthode plus récente, dont les prémisses remontent aux années 60, mais qui bénéficie déjà d’une large gamme. Le principe est dit de ‘giclée’ : des micro-goutelettes d’encre sont projetées sur un papier spécialement préparé pour les recevoir et les fixer.

 

Rendu colorimétrique et piqué

 

Sur ce point particulier, le jet d’encre est sans conteste la solution la plus performante : il bénéficie d’un gamut (la plage de couleurs possible) bien plus étendu que ce que l’on peut obtenir en argento-numérique. Ce gamut, de même que le contraste du tirage ou les dominantes des tons clairs, dépendent beaucoup du type de papier choisi : le Fine Art Pearl ou le Baryta donneront des rendus éclatants et contrastés ; le même Baryta ou le William Turner réchauferont beaucoup les images, étant eux-mêmes légèrement teintés crème ; les papiers jet d’encre R.C. comme le Pearl ou le Glossy de Tetenal donneront le rendu le plus juste des couleurs, etc.

Il faut cependant reconnaître au tirage argentique un atout certain, puisqu’il permet plus de finesse dans les tons foncés et bouche moins les parties sombres.

   

courbe

 

 

Une petite astuce…

Lors d’un tirage en jet d’encre, et notamment sur les papiers augmentant les contrastes (Pearl, Fine Art Pearl, Baryta, etc.), n’hésitez pas à appliquer une courbe sur les tons foncés pour les éclaircir un peu : cela permettra d’anticiper la perte des détails dans les ombres inhérente à ce type de tirage.

 

Par contre, si vous voulez faire développer vos N&B en argentique, il vous faudra être prudent : les bains des minilabs étant mixtes, couleurs et N&B, ils peuvent provoquer de très légers virages. Préférez alors plutôt un tirage à l’agrandisseur ou en jet d’encre.

 

 

Enfin le piqué aussi est définitivement à l’avantage du jet d’encre : à résolution de fichier équivalente, la finesse des détails est indéniablement meilleure sur traceur. Pour ce critère en particulier, une mention spéciale pour les papiers mats, comme le célèbre Rag du fabricant allemand Hanhemühle.

 

Conservation

 

Eh bien là aussi, c’est le jet d’encre qui l’emporte… Du moins si l’on choisit des encres pigmetaires, comme les Ultrachromes d’Epson, et des papiers de qualité.
Les encres pigmentaires sont faites de particules solides encapsulées dans des microgoutelettes de résine, une formule qui garantit une résistance maximale aux UVs. Quant aux papiers, les Fine Art, notamment, sont fait d’alphacellulose, sans agents blanchissants ni acidité ; ils vieilliront avec tenue. Certains peuvent contenir, dans leur couche d’enduction, des azurants optiques dont la dégradation est encore mal connue, mais il est quasi-certain, de par la faible quantité présente, qu’ils ne provoquent pas une dégénérescence prématurée du support. Tout au plus le blanc perdra-t-il de son éclat…

On manque du recul nécessaire pour avoir une juste idée des temps réels de vie des tirages jet d’encre, mais on admet communément qu’ils sont au moins de 75 ans ; les plus optimistes vont jusqu’à 200 ans – dans des conditions de conservation optimales, bien entendu !

Seul bémol, la fragilité de surface : la couche imprimée étant très fine et restant en surface de la matière, ces tirages se rayent plus facilement. Plus les papiers sont mats, plus cette fragilité est visible et avérée : ces derniers, comme le William Turner ou (toujours) le Rag de Hanhemühle, se lustrent très facilement dans les zones sombres. A manipuler avec précaution, donc.

 

Pour les tirages argentiques, la durée de vie moyenne tourne autour de 35 ans. Là, ce seront les qualités de la fixation et du lavage qui seront primordiales… Un bain trop long ou mal rincé et le papier aura tendance à jaunir, ou les couleurs à virer. Ceci vaut pour les papiers courants, dits R.C. (Resine Coated) ; bien entendu, si vous faites un tirage sur papier baryté cette espérance de vie est bien plus conséquente et peut monter à une centaine d’années – toujours pour les plus optimistes.

Cette fois, les sels photosensibles étant pris dans la masse et protégés par une couche de résine plastifiée, ces papiers résistent très bien aux abrasions de surface.

 

Variété des supports

 

L’argentique, en minilabs, permet de travailler sur des papiers originaux : il existe, en plus des traditionnels brillants et lustrés (semi-mats), des papiers comme le Velvet, très mat et velouté, ou le métallisé, très brillant et aux blancs tendant vers l’argenté, donnant aux images un aspect nacré.

 

Les papiers Jet d’Encre, depuis surtout l’arrivée des Fine Art, offrent eux aussi une gamme très variée : papiers ressemblant aux classiques R.C. de l’argentique (Pearl pour le lustré, Glossy pour le Brillant, etc.), papiers d’art de type papier aquarelle ou dessin (Rag et William Turner, par exemple), il y en a pour tous les goûts.

 

Rapport qualité-prix

 

Là, c’est l’argentique qui l’emporte ! Le parc machine bien installé, le volume habituellement tiré sur ces machines permettent de baisser les coûts de revient pour, au final, à même format et en fonction des papiers, proposer des tarifs de 2 à 8 fois moins chers qu’en jet d’encre…

 

En résumé…

Pour une expo de qualité mais appelée à être souvent déplacée, un budget un peu serré, une déco ou des photos de famille, le rendu argentique est ce qu’il vous faut ! Si par contre vous avez des exigences de qualité plus prononcées, le jet d’encre est objectivement plus performant : bien que mécaniquement plus fragile et pas toujours (encore) entré dans les moeurs, ses atouts sont indiscutables.