AccueilEn photoGueule d’Ange – Numéro 13 – Danièle Taulin-Hommell
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En photo Publié le 13 juillet 2015

Gueule d’Ange – Numéro 13 – Danièle Taulin-Hommell

Photographe du quotidien  




Ce qui étonne de prime abord dans les images de Danièle Taulin-Hommell, car on y est de moins en moins soumis dans notre environnement visuel, c’est leur apparence lisse et douce, leurs couleurs sourdes et chaudes, qui évacuent toute rudesse artistique pour s’attacher à l’humanité du sujet.

Des images simples et calmes qui finalement montrent l’essentiel de la personne. Africains chez eux ou femmes dans leurs parcours d’immigration, personnels des cantines ou femmes évoluant dans des métiers jusqu’alors réservés aux hommes, les images sont « droites » et sans fioritures. Elles vivent de la proximité du photographe avec son sujet, se distinguent par un regard, un geste, une attitude. Ces moments fugaces, à l’émotion retenue saisis par la photographe donnent à penser que l’essentiel y est représenté.

 

Pour une belle image des femmes



Quand Danièle Taulin-Hommell nous dit avoir commencé par des études de sociologie, on n’est pas autrement surpris. Son travail photographique est devenu au fil des années et des expériences diverses, un véritable engagement social, en particulier auprès des femmes. En France et à l’étranger, photographiant les femmes dans leur quotidien, défendant leur image.

Avant cette étape de sa vie, elle a aimé parcourir les routes de France et d’autres pays, capter de beaux paysages et des ambiances authentiques de villages, et valoriser le patrimoine existant. Comme l’illustrent son livre sur le Périgord et celui concernant les musées automobiles de France. Ces livres, somme iconographique, nous font découvrir une photographe au savoir faire enviable, à l’aise dans toutes les conditions de prise de vue. 

Danièle Taulin-Hommell n’est plus dans cette démarche, comme en témoigne son intérêt pour les gens, autres et semblables. « En étant près des gens, j’ai trouvé ma respiration, la plénitude de mon métier ». Elle aime partager leur quotidien, vivre avec eux à l’unisson, pour découvrir dans leur habitude de vie le geste, l’attitude, qui transcende la personne. Elle partage la vie des habitants dans des villages au Sénégal, revêt  blouse et calot pour suivre les cantinières dans les odeurs de cuisine matinales, console les enfants en pleurs chez le pédiatre,… se fond dans le quotidien des gens.

« C’est ainsi que je conçois mon métier : dans la proximité, dans le partage. De plus en plus près des gens. Cela me permet de mettre en lumière des moments de vie, de trouver la bonne image, la plus vraie, la plus authentique, donc la plus belle. »


Pour Danièle Taulin-Hommell, le social est une fibre inextinguible. Elle adhère très tôt aux différents organismes professionnels de la photographie, y prenant une part active. Elle expose dans des lieux inhabituels, plus ouverts aux non initiés : mairies, centres sociaux et culturels, universités et festivals.

 

La photographie après la sociologie et le cinéma



À l’âge de 8 ans, ses parents lui offrent un appareil photographique. C’est certainement le point de départ… Après des études de sociologie, elle se dirige vers les métiers du Cinéma, suit des cours, intègre une équipe de montage mais le travail en équipe ne lui convient pas, alors la photographie qui ne l’a jamais vraiment quittée devient un choix possible de métier. En noir & blanc d’abord avec pour modèles des photographes comme Doisneau ou Cartier Bresson, photographiant principalement des ambiances de rues de Paris. Elle tire elle-même ses photos, mais si le côté magique de l’apparition dans les bains lui plaît, elle ne supporte pas les heures à passer dans le noir. Alors elle passe à la couleur en inversible et aussi en numérique aujourd’hui. « Je suis très attentive aux évolutions du numérique, j’ai d’ailleurs acquis un boîter de la nouvelle génération dont je me sers pour certains reportages, mais j’aime toujours autant utiliser mon ancien boîtier Nikon. L’habitude me le rend  transparent. Je peux me consacrer à mon sujet et c’est ce qui m’intéresse, la technologie est accessoire. »
 

« Pas de recherche esthétique excessive, pas d’anecdote inutile, l’humanisme suffit… »

« J’ai appris à me dégager de la peur, je sais que la photo, quelles que soient les conditions et le sujet, est toujours possible. »

 

Fidèle de Négatif+ depuis le début



« Tous mes films inversibles sont traités chez Négatif+ et tous mes tirages d’expositions jusqu’au 60 x 80 cm sont réalisés ici. J’ai toujours été satisfaite et je n’ai jamais éprouvé le besoin de rejoindre les grands labos professionnels. Ici, j’obtiens les résultats qui me conviennent à un prix très raisonnable, dans une ambiance chaleureuse, auprès de techniciens compétents qui savent ne pas se prendre trop au sérieux. Un vrai partenaire, qui à sa manière est aussi proche des gens. »

Niels Sidsel

http://www.daniele-taulin-hommell-photographe.com/
 
Numéro : 13 Spécial Danièle Taulin-Hommell
Avril – Mai – Juin 2009


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